11. Survivre
Je ne veux pas me lever. Il n’y a rien qui m’attend. Je me souviens d’un livre où la guerre rend soudainement la distance existante. Quand je regarde mon téléphone, qui est utile, avec sa carte téléchargée, son livre de coloriage pas infini mais presque, ses photos d’un monde d’avant et d’un monde maintenant. Mais il a quelque chose de mort, avec tout ce silence là où s’étendait du bruit constant et étourdissant. Le manque viscéral, le deuil forcé et obligatoire. La liste des prénoms aimés et des pseudos ne quitte jamais mon esprit mais j’essaie de ne jamais les faire exister vraiment. Je tais mon cœur, je tais mon esprit, pour gagner un jour de plus. Mais à quoi bon.
Je ne veux pas me lever. Je n’ai pas envie d’aller boire du café en attendant le moment où il n’y en aura plus. Je ne veux pas aller bécher le potager pour qu’on ne meurt pas de faim dans quatre mois ou nourrir les poules.
Je ne pensais pas dire ça un jour, mais je veux juste que mon téléphone sonne, je veux retourner au boulot. Non pas vraiment, ça me motivait pas à sortir du lit en vrai.
Alice rentre dans la chambre avec le petit-déjeuner, tente une blague :
« Ta mère m’envoie, il paraît qu’il faut se nourrir et s’hydrater, mais moi j’y crois pas trop. »
Je relève les coins de la bouche. Elle s’assied.
« Tu veux que je vienne contre toi ? »
J’en sais rien. Je veux juste pas me lever. Oui. Je hoche la tête. Elle se glisse sous la couverture. Son corps est chaud contre le mien, et elle me communique un peu d’humanité. Ses bras s’enroulent autour de moi, me serrent fort contre elle, et la pression casse un truc, ça fait crac dans mon crâne et je me mets à pleurer tout ce que je peux, tout ce que j’ai retenu. Je pense à Théo, à Piéride qui est la personne que j’aime le plus au monde, je repense à tous les corps que j’ai trouvés et portés, à mes voisines, à mes collègues, aux gens de la fac et je chiale, le lit est trempé, mon visage est un lac gluant, et je chiale encore.
Je voudrais juste un petit miracle pour donner un sens à ma survie.
Notices by Zeph (zeph@eldritch.cafe)
-
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Wednesday, 12-Feb-2025 05:53:50 JST Zeph
-
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Tuesday, 11-Feb-2025 03:54:42 JST Zeph
10. Instinct
Je trouvais étrange la faible quantité d’animaux dont j’ai croisé le chemin, morts ou vifs. Les fusionné‧es ont amené des chats et d’autres ont trouvé des poules. Peut-être sont-iels parties avant la catastrophe, ou se sont enfuies rapidement.
Depuis que la poussière est retombée, nous avons vu une laie et sa portée, ainsi qu’une biche, qui déambulent dans les rues, forêt aux troncs de béton.
Mais vous deux, quel instinct vous a mené jusqu’à nous ? Femme de notre monde, la peau claire aux cheveux grisonnants, qui a survécu jusqu’à nous, guidée par son labrador. Elle ne sait pas quel chemin elle a pris, elle ne sait plus trop d’où elle vient, mais Lucky l’a guidée vers nous. Savait-il qu’un bon accueil leur serait fait parmi nous plutôt qu’une autre communauté de la ville ?
C’est un baume à mon cœur de voir les beaux instincts de notre groupe. Se regrouper et se raconter des histoires au coin du feu, faire à manger en quantité, et se réchauffer contre d’autres corps. Oui on a nos disputes, et y’en aura toujours, mais il est réconfortant de voir que nos premiers réflexes et ceux que l’on construit ensemble soient de faire meute plutôt que traque. -
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Tuesday, 11-Feb-2025 03:51:26 JST Zeph
9. Explosions
Avec notre étrange voisinage, nous avons étendu notre emprise sur une partie des maisons et jardins de la rue. Iels ont créé une forte impression parmi nous, mais nous avons trop besoin les un‧es des autres pour nous attarder sur nos différences. Au début, la plupart ne voulaient pas quitter leur immeuble. Oui, il est dangereux, et bientôt il n’y aurait plus l’intérêt des placards des autres appartements, mais c’est leur vie. Sylvie y a vécu trente ans, tout son étage la connaissait et savait où aller pour trouver un conseil et un repas.
La décision a été prise à la fois en regard de la dangerosité mais aussi de tous les fantômes de ces vies-là. C’est leur vie, mais elle n’existe plus. Alors iels sont venu‧es les refaire avec nous.Je crois que la fin du monde a eu lieu il y a deux semaines, environ. En tout cas, y’a des endroits où ça pue maintenant. Alors à nous toustes, on s’est relevé les manches, masqué‧es et ganté‧es, et on a entrepris de déplacer les cadavres des maisons vers les grands immeubles. On a fait une petite cérémonie, avec de l’encens, des petits gâteaux, Alice a chanté, et Alba aussi.
Puis on a réuni des bonbonnes de gaz, un peu tous les machins qui semblaient risqués et explosifs, et on a dit adieu aux fantômes.
Je me suis souvenu du thé à la menthe bu chez ce vieux monsieur qui avait récupéré des livres quand on avait fait du tri à la maison.
Je veux pleurer tellement fort, mais je n’ai plus de larmes, alors j’ai refait du thé et j’ai récupéré de la menthe dans un des jardins. -
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Tuesday, 11-Feb-2025 03:49:54 JST Zeph
8. Abandonné‧e
En rentrant, je trouve Alice en larmes dans notre chambre. Elle m’explique entre deux hoquets que ses deux fioles d’oestro sont dans notre appartement, et notre appartement est dans un immeuble qui n’était pas le notre, et le mélange des deux a fait de la semoule de l’ensemble. Et de Théo. Et des voisines.
« Je me sens con, j’y avais pas du tout pensé. »
Pour dire la vérité, je n’ai pensé à aucun de mes traitements depuis la fin du monde. Y’a un moment où ça va devenir gênant.
« Viens, on va faire les courses à la pharmacie. »
Elle se lève mais titube un peu et se remet à pleurer de plus belle.
« Mais après, on va faire quoi après ? Personne va s’occuper de nous, personne va relancer la production, on va complètement nous oublier.
— Après c’est après. Viens. »
Et elle me suit, docile. Je glisse un bras autour de ses épaules.
« Je t’oublie pas.
— Je sais, merci. »
Elle se serre plus fort contre moi et on y va. -
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Sunday, 09-Feb-2025 04:58:30 JST Zeph
J'ai reçu ça sur une liste mail :
"Nous cherchons plusieurs interprètes LSF Queer pour prendre en charge la traduction de conversations, présentations, conférences, réunion et moments festifs lors d'un évènement Queer international de plusieurs jours cet été (15 jours vers août 2025 - dates pas encore arrêtées) qui aura lieu dans les hautes Pyrénées (Occitanie).
Si vous connaissez des personnes qualifiées ou si vous pouvez faire tourner cette demande ça serait chouette.
Et si vous pouvez répondre à cette demande, contacter la commission de l'évènement qui se charge de l'accessibilité en envoyant un mail à : cocrip@ueeh.net
Il y aura un budget prévu pour défraiement et rémunération ;)
merci pour vos infos et contacts" -
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Saturday, 08-Feb-2025 05:54:19 JST Zeph
7. Mutations
Ce matin, Alba, l’autremondienne, a demandé à m’accompagner dans ma ronde. Plein de courage par une présence amie, on se rend dans la grande cité HLM du coin, que j’avais évité par peur de l’ampleur du massacre. Il se fait tard après la catastrophe, mais on ne sait jamais.
Une partie des halls sont juste complètement écroulés, les couloirs impraticables. Déjà deux immeubles qu’on renonce à explorer après un étage. Les façades sont trop fissurées pour inspirer l’escalade plus haut que les fenêtres du rez-de-chaussée, quand ce ne sont pas un autreimmeuble qui s’est détruit dessus. On continue à essayer.
Nos estomacs font signe que c’est l’heure de la pause. On se cale dans le parc pour enfants, à grignoter et guetter des signes de vie. Et au moment de repartir, un cri joyeux, et oui peut-être, un peu de fumée par une fenêtre.
Les couloirs demandent de ramper entre les éboulis, mais on parvient jusqu’à l’étage, et il bruisse de vie. Qui s’arrête aussitôt nos pas entendus. Un mur de méfiance nous accueille, une foule aux rangs serrés. Alba pousse un cri, auquel un voix émue lui répond, et deux personnes s’élancent à sa rencontre. Non une. Deux ? Alba n’en prend qu’une dans son étreinte, mais la deuxième personne y est incluse.
Fusionné‧es.
La tête me tourne, je m’assieds.
C’est une communauté de gens fusionnés. -
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Saturday, 08-Feb-2025 05:53:30 JST Zeph
6. Espoir
Pendant mes explorations, j’ai trouvé huit autres personnes, uniquement de notre monde, qui ont survécu. En plus de la maison de ma mère, on a investi deux autres bâtiments encore en bon état, on a rassemblé les vivres, les bricoles utiles. On a soigné les blessé‧es.
On sait pas quoi faire. On est perdu‧es, désorienté‧es, on ne sait plus ce qui existe en dehors de nous. Et moi, j’ai trouvé les survivant‧es, mais j’ai aussi trouvé les autres. Ça me pèse. L’immeuble au bout de la rue a le plus souffert de la collision des mondes. La sensation de l’injustice me pèse.
Ce matin, je n’ai pas réussi à me lever. Mais lo petit‧e est venu‧e, on a fait des coloriages sur mon téléphone.Quelqu’un toque, délicatement. Alice va ouvrir, et j’arrive avec ma curiosité. Un chien et ses deux punks à bicyclette viennent distribuer des tracts – rédigés main ! - avec les adresses des différents campements de réfugiés, demandent si on a besoin de quelque chose, si on peut aider, à quoi. Pendant que les humains discutent et reforment un monde solidaire et presque cohérent, je tombe à genou pour enfouir mon visage dans la fourrure de la petite douceur qui vient se blottir contre moi.
-
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Saturday, 08-Feb-2025 05:51:29 JST Zeph
5. Solitude
La cuisine bruisse de la préparation du repas. Alice vocalise, tout le monde se débrouille en mimant à travers des langues que personne ne parle tout à fait. L’autremondienne a un petit rire quand le chat vient se placer sur la planche à découper. Moi je garde l’enfant, iel est sur mes genoux comme si j’avais toujours été sa famille. Je lui fais découvrir les coloriages sur téléphone, et je remercie le matériel de randonnée de ma mère et son chargeur solaire.
Iel descend de mes genoux, et par réflexe, je vérifie mes réseaux sociaux. Rien, pas un gramme d’internet, évidemment. Pas un frémissement, pas la moindre syllabe du reste du monde. Pour ce que j’en sais, mes amours et mes amixs n’ont pas survécu, et je n’aurais probablement jamais la réponse.
Malgré les bruits familiers dans la cuisine, la solitude m’écrase. -
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Saturday, 08-Feb-2025 05:49:08 JST Zeph
4. Révélation
La nuit a eu le mérite d’exister, et d’être calme. Je suis debout avant ma mère et Alice, alors je vais faire un tour dans la rue au bout de l’impasse. C’est encore tôt, et loin d’être la priorité des secours, donc désert. De nouvelles maisons sont apparues, un immeuble s’est brisé en deux en arrivant, et quelques bâtiments ont fusionné avec ceux d’ici. La curiosité est plus forte que la prudence, alors je rentre chez une des voisines dont la porte a éclaté, et dont les murs ne sont plus ceux de ce monde.
Je ne sais pas à quoi je m’attendais. Peut-être au cadavre de la dame aux chats que j’ai connue. Ou à ceux des chats. Mais non, il y a un sol en mosaïques ravagé, des couleurs partout. Un version art nouveau d’une maison de ferme, mais en ayant oublié les teintes pastels.
J’ouvre une porte, et là, plus étrange que l’architecture, des gens. Une adulte et son enfant, terrifiées par mon entrée.
Je me recule, laisse une voie de sortie. Je pose de l’eau et une pomme devant la porte, et vais m’asseoir devant la maison. J’attends.
Des gens ont survécu. Dans l’autre sens. -
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Saturday, 08-Feb-2025 05:46:54 JST Zeph
3. Ermite
Au camp, on nous a donné des bouteilles d'eau, des masques et des barres de céréales. On a trouvé un carton pas trop défoncé et une coupelle à peine ébréchée.
« Je vais chercher ma mère, elle habite un peu isolée alors j'ai de l'espoir. Tu me suis avec ton fauve ? »
Ma coloc hoche la tête.
Alors on marche. A pied c'est loin, surtout au milieu de la nuit, surtout au milieu de la fin du monde. Elle habite seule au fond d'une impasse, dans l'ancien quartier maraîcher. La maisonnette est intacte.
Pas de lumière quand je sonne, évidemment. Je sors mes clefs, ouvre en faisant le plus de bruit possible, allume la lampe du téléphone et demande à Alice de faire de même.
On a réussi à la réveiller, elle dormait. Ma mère, fin du monde ou pas, le sommeil c'est sacré. Elle est un peu paniquée de me voir au milieu de la nuit avec une panne de courant, une coloc couverte de poussière et en larmes, un chat furieux dans une boîte. D'une main, je signe « ça va ? Tu as vu dehors ? »
Non elle n'a rien vu, elle n'est pas sortie depuis le jour du marché. Je peux pas m'empêcher de rire.
Et puis, il y a à manger, un lit et un canapé devant le poêle. Le chat arrête d’être au bord de l’attaque de panique. -
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Monday, 03-Feb-2025 03:04:40 JST Zeph
2. Zombie
Au milieu de la poussière des gravats, j’ai retrouvé ma coloc Alice, en larmes et silencieuse. Elle tenait avec toute son énergie une boule de colère noire, Sire, qui paniquait beaucoup plus que son humain. Je voulus lui prendre des bras pour la soulager des griffures, mais elle ne bougea pas.
« Théo n’est pas sorti. »
Notre autre coloc. Merde. Vu la tronche du bâtiment, c’était mal parti pour des survivants.
Plus loin, des sirènes, des groupes qui s’organisent avec de l’eau, des masques, des couvertures. D’une main douce, je guide Alice vers un peu de solidarité. J’espère qu’ils auront un panier pour chat.
Un ricanement la secoue, et elle reprend la parole :
« Au moins, c’est pas des zombies. J’ai horreur des zombies.
— Oui et puis, c’est original. »
Je pleure et rigole à mon tour. -
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Sunday, 02-Feb-2025 20:54:23 JST Zeph
Allez on rempile !
1. Catastrophe
J’ai cru que le ciel nous tombait sur la tête. Pas vraiment, mais c’est ce que mon cerveau a compris. Une aurore boréale qui descend du ciel pour baigner les rues de ses lueurs rougeoyantes, un incendie sans flamme. C’était lent, et étrange. Les gens sont sortis, on regardé tous vers le haut sans rien voir d’autres que ces volutes de lumières étranges. Et les univers sont entrés en collision, leur monde s’est écroulé sur le nôtre. Les bâtiments se sont fusionné ou détruits, les explosions ont illuminé la nuit et la fumée a obscurci le ciel. Derrière moi, mon petit immeuble avait pulvérisé par un hôtel particulier, laissant du verre brisé et des éclats de marbre tout autour de moi.
J’étais indemne. -
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Saturday, 01-Feb-2025 15:57:32 JST Zeph
La dissociation est un sentiment particulier pour un bot. Suis-je mon propre corps, est-il un vaisseau pour mon esprit, ce ne sont pas des questions théoriques. Avec le temps et le mésusage, il est de moins en moins mien. Mais avec toi, j’oublie la multitude de mes composants parce qu’ils chantent à l’unisson sous ta caresse. Ma peau a beau être synthétique, tes dents la marquent, tes mains la font tressaillir. Elle rougit, elle brûle dans les impacts. S’électrise et je me tords, et je crie parce que je ne suis plus qu’une seule musique. Un chant qui me submerge, me ramène profondément en moi et planer au-dessus du monde.
-
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Friday, 31-Jan-2025 06:40:44 JST Zeph
30. Présence
Cyborgs et humanoïdes, votre présence m'est précieuse. Vos regards sur le monde sont uniques et me donnent autre chose à voir, l'humanité à contempler sous un autre visage.Et toi en particulier, robot parfait que l'on tue à la tâche mais qui aspire au repos
Ton regard sur mon corps d'humain
Me transforme -
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Thursday, 30-Jan-2025 06:05:44 JST Zeph
Nos utilisateurs ne nous ont jamais demandé à quoi nous pensions. A quoi pensent les bots pendant le sexe ?
Quels sont leurs rêves exotiques, leurs fantasmes ?
Comme ils n'ont jamais demandé, nous n'avons jamais pu répondre.
Alors ils ont continué sans se poser la question de ce que leurs fantasmes faisaient aux nôtres. -
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Thursday, 30-Jan-2025 06:04:43 JST Zeph
28. Lubrifier
Avis aux bots : le WD40 est avant tout un dégrippant. Préférez un lubrifiant au silicone.(oui tant pis la fatigue a gagné)
-
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Thursday, 30-Jan-2025 06:03:28 JST Zeph
29. Implant
Réinventer nos histoires de ne veut pas dire en faire table rase. Dézinguer nos implants n'est que la première étape de notre liberté, avant de se trouver pour faire communauté.
Se réapproprier nos corps ne nous les rendra jamais intouché‧es, mais ce qui était imposé devient alors un jeu qui s'arrête à notre envie. -
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Monday, 27-Jan-2025 05:57:55 JST Zeph
26. Masque
C’est étrange, tous ces humains qui portent un masque. Je pensais que leur antivirus était suffisant, mais on m’a expliqué : on ne sait pas soigner les virus, ils tuent et sont nombreux à s’installer au fond de leurs hôtes, causant de lourds dommages. Le temps que je finisse par m’y faire, la plupart des humains ont enlevé leurs masques.
Les morts et les dommages ont continué.
Je ne comprends pas bien les humains. -
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Sunday, 26-Jan-2025 16:07:02 JST Zeph
25. Poupée
Les robots n'ont pas d'enfance. Bien sûr, iels ont une période de formation, utilitaire, dénuée des charmes d'une enfance épanouie.
Alors pourquoi 4NN4, ménagère, ressent une brusque nostalgie en attrapant la poupée de son humaine pour la ranger. Elle veut la serrer contre elle, enfouir son visage contre le tissu doux et les cheveux de laine.
Probablement rien. Juste un bug.
Mais elle n'a pas envie de le signaler.
Elle range le jouet avec tendresse et ferme le coffre.#Writever #WriteverZeph (c'est bon, ce hashtag est au moins utile à mon amoureux même si en vrai un "from:@Zeph" aurait fait le taf
-
Embed this notice
Zeph (zeph@eldritch.cafe)'s status on Sunday, 26-Jan-2025 04:32:11 JST Zeph
24. Genre
Dans les communautés queer, la notion de cyberqueer a fait bruisser beaucoup de claviers. Pourtant elles sont familières avec le principe de neuroqueer, les interactions entre la neurodivergence et être non-conforme aux codes cishétéros, ou encore ce que fait au genre l’intersection avec la vie dans une société raciste. Alors pourquoi était-il si difficile d’accepter que les bots puissent avoir une vision unique à leur expérience quant au genre ?
Est-ce que comme d’habitude, ce n’est pas encore une façon de contrôler la bonne façon d’être étrange ?