6. Espoir
Pendant mes explorations, j’ai trouvé huit autres personnes, uniquement de notre monde, qui ont survécu. En plus de la maison de ma mère, on a investi deux autres bâtiments encore en bon état, on a rassemblé les vivres, les bricoles utiles. On a soigné les blessé‧es.
On sait pas quoi faire. On est perdu‧es, désorienté‧es, on ne sait plus ce qui existe en dehors de nous. Et moi, j’ai trouvé les survivant‧es, mais j’ai aussi trouvé les autres. Ça me pèse. L’immeuble au bout de la rue a le plus souffert de la collision des mondes. La sensation de l’injustice me pèse.
Ce matin, je n’ai pas réussi à me lever. Mais lo petit‧e est venu‧e, on a fait des coloriages sur mon téléphone.
Quelqu’un toque, délicatement. Alice va ouvrir, et j’arrive avec ma curiosité. Un chien et ses deux punks à bicyclette viennent distribuer des tracts – rédigés main ! - avec les adresses des différents campements de réfugiés, demandent si on a besoin de quelque chose, si on peut aider, à quoi. Pendant que les humains discutent et reforment un monde solidaire et presque cohérent, je tombe à genou pour enfouir mon visage dans la fourrure de la petite douceur qui vient se blottir contre moi.