Le gars de RTL qui dit qu'il "connaît pas l'histoire de la colonisation" tout en disant qu'il faut pas la comparer au nazisme, envie de lui dire d'ouvrir un livre pour qu'il se cultive un peu (faut ramener ce genre de mépris à un moment)
Mais ces histoires de "journalisme objectif" c'est le même problème que "l'historien objectif. Des fois pour rigoler je dis à des historiens : "mais tu te rends compte que l'Histoire est un mensonge ?"
Et là , stupeur : "bah non on fait de la science, donc on parle de vérité".
Oui... mais pas simple. C'est un regard analytique sur des traces du passé que tu portes. Pour quels objectifs ? Pour raconter quoi ? C'est toi qui va agencer ces traces et leur donner du sens, de manière subjective. Mais quelles valeurs te guident ? Avec qui tu vas faire collectif pour atteindre un consensus scientifique ?
C'est par là qu'il faut commencer, assumer un regard analytique et subjectif. La vérité, on sait qu'on ne l'atteindra jamais.
Un consensus d'analyses subjectives permet de progresser pour exprimer "des vérités" et des fragments d'image de la réalité. (Et je parle bien d'une image et pas de la réalité.) Rien de plus.
Et dire cela, c'est pas dire "n'importe quel con peut dire n'importe quoi + tout se vaut", mais remettre sa pratique à sa place.
C'est parce qu'on assume d'exister et de faire de l'Histoire et du journalisme de manière critique et réflexive qu'on apporte quelque chose à l'humanité.
Pas en se prenant pour une sorte de cerveau abstrait qui serait une machine à produire du "fait" et du "vrai", en fait c'est le meilleur moyen d'ignorer ses biais (ce qui est un comble).
Et c'est là que j'invite les scientifiques à s'intéresser à l'art : la science, c'est une narration, on saisit comme dans l'art ce qui paraît et disparaît. On cherche ce qui se cache est ne sera jamais accessible. On rapporte un peu, on s'en sert pour nos intérêts, et rien de plus.
Je trouve ça troublant que cette profession fasse semblant de pas se souvenir que c'est Trump lui-même qui a popularisé le terme "fake news" pour attaquer les médias qui s'opposent à sa politique.
Le journalisme de mon avis n'est pas une affaire de "vérité" contre "le mensonge", mais de regard sur le monde. Il n'y a pas de vérité absolue dans un fait.
Il faut rapporter les faits ET les analyser, pas juste les rapporter. Surtout que rapporter un fait, c'est déjà choisir et prendre parti.
@rhapsodos La formation en présentiel me paraît indispensable, moi justement je suis en plein dedans. J'ai fait 7h avec l'équipe (je trouvais ça bien de pas se former seul dans un syndicat justement) et on va refaire deux formations d'une journée pour les référents.
J'ai pas testé les formations syndicales mais pour moi l'important c'est que la personne connaisse bien le droit aussi, il y a des très bonnes juristes dans les associations féministes (les boîtes privés comme les syndicats peuvent être à la masse aussi...).
Nous on a opté pour une formation avec d'autres gens du secteur comme on a des problématiques spécifiques (culture, festif, etc), ça permet de faire aussi des échanges d'expériences et des plans d’intervention réalistes.
Et ça ouvre des portes à des réflexions communes sur notre ville. En off ça permet aussi de voir quels partenaires sont fiables et intéressés, selon comment ça cause en formation.
J'ai milité plus de 15 ans, j'ai toujours pas d'exemple de personne "cancel" à tort dans une orga politique.
Par contre des gens pas sanctionnés pour des dingueries, énormément.
J'aurais tendance à dire que j'ai pas vu de trace de la cancel culture sauf quand il s'agit de faire taire les gens biens ou innocents.
En fait le truc terrifiant c'est qu'à un certain stade de pouvoir c'est très difficile de détruire la réputation d'une personne violente (déjà qu'un mec lambda c'est pas facile pour être honnête).
Je témoigne juste pour les orga politiques, j'avoue que je distinguerais ça du journalisme de gauche et des vidéastes, que je n'associe pas aux "milieux militants" (j'aime pas cette expression fourre-tout, ça n'a rien avoir de militer dans une orga et d'être créateur de contenu, et en plus les mondes militants sont très divers).
Dans les mondes politiques ou associatifs, j'ai plutôt la sensation d'un fardeau de gens toujours pardonné et réintégré, de victimes qui s'isolent, de dynamique de groupes brisées, pour la raison simple que la norme est l'excuse et non la sanction.
J'ai l'impression que personne parle du fait que le réarmement de l'Europe implique que des pays de l'UE puissent se foutre sur la gueule un jour (par exemple des pays fachos) mais bon je suppose qu'on y pensera plus tard haha
@Lamah quand on parle de risque de guerre mondiale c'est à ça que je pense, faut pas mettre des armes entre les mains de fachos qui ont chacun leur revendication territoriale de merde là
Moi ma solution utopique c'est qu'on ait des gauche puissantes et internationalistes qui n'hésitent pas à s'impliquer contre des puissances fascistes comme la Russie, mais c'est pas la mode.