Ortie
Allez moi aussi je (re)tente des bout de #Writever !
1 - Catastrophe
Je ne sais plus comment ça a commencé. J'avais oublié un truc à la cave et je m'en suis rappelé alors que je m'étirai pour attraper un bocal. Je me suis précipité, le bocal et son voisin sont tombé, ont éclaté au sol et la fenêtre à explosé. La charpente à rejoint les pois sur le carrelage brun et des alarmes se sont mises à hurler.
Ortie
2. Zombie
Le quartier était sans dessus dessous. On avais mal dormi et on allait dans les rues les yeux cernés, comme par automatisme.
On montais dans les bus et métro comme la veille. L'équipe de nuit avait déjà rangé l'entrepôt mais avait accumulé du retard. On prennai notre poste et notre chariot et on retrouvais une normalité étrange et décalée. Un manège de petits engins oranges naviguant entre des murs d'abondance, pilotés par des êtres abasourdis ne sachant pas qui de la nuit ou du jour était le plus absurde.
Ortie
3. Ermite
C'est quand il a dû entamer son trajet bimestriel à la biocoop que Michel s'est rendu compte que quelque chose clochait.
Il y avait moins de monde sur les routes, pas de camion pour le frôler et certaines voitures étaient étrangement chargées.
Plus il approchais la ville et plus rien n'était comme avant.
Et en même temps rien n'avait changé.
La ville était toujours grise, l'air toujours puant et polué, les gens toujours affairés et fermés.
Circuler avec son vélo était facile sur certains axes, moins sur d'autres. Plus aucune voiture ni aucun bus ne traversais la ville mais les rues les plus touchées étaient encombrées de gravats. Des passages avaient été dégagés, créant un nouveau genre d'embouteillages de vélos, trottinettes, caddies, poussettes et brouettes neuves.
Les rayons de la biocoop étaient presque vide. Les légumes frais n'avaient pas été ravitaillés. Michel pris quelques épices et aides alimentaires qui lui coutèrent autant que son panier habituel.
Remonté sur son vélo il souris en pensant à son trajet retour qui s'annonçait facile si peu chargé. Se demandant aussi si tout serait rentré dans l'ordre pour sa prochaine visite où s'il devrait songer à la reporter de quelques semaines ; pour leur laisser du temps.
Ortie
4. Révèlation
Il avait mal dormi. Des connards avaient fait du bruit toute la nuit, à croire qu'y avait des travaux dehors.
Le réveil indiquait 10h24 et il observait la fissure de son plafond en se grattant les couilles. Faudrait qu'il en parle au syndic, ces incapables.
À 10h47 il se levait enfin, quittais son matelas au sol en grognant bien que personne ne soit là pour l'entendre.
Il réchauffait le fond de la cafetière au micro-ondes en pestant sur la lumière filtrant dans les persiennes et cette putain d'alarme qui lui pétais la tête.
En slip, le mug à la main, il traversait son appart aux murs blancs pour lever le volet côté ombre.
La rue était un foutu bordel, les gens allaient dans tous les sens bien plus qu'un samedi habituel, chargé d'affaires, de conserves et de pq.
Soudainement l'humeur de Valentin s'éclaircit. C'était le chaos et la société émasculée qui les bridait s'effondrait. Il y aurait besoin de lui pour remettre tout ça enfin en ordre. C'était leur jour, son jour. Le jour des mâles alpha.
Ortie
5. Solitude
Ça fait 3 jours que le téléphone n'a pas sonné chez Yvette.
Elle se rassure en se disant que son petit fils doit avoir encore perdu son téléphone. Son fils doit être bien occupé lui aussi. Peut-être son amie Maria est-elle à nouveau hospitalisée, elle a essayé d'appeler mais personne ne décroche.
Ce matin l'infirmière n'est pas passée.
Ortie
6. Espoir
Dès qu'il a été possible de sortir en sécurité, iels se sont cherchées et se sont regroupées.
Iels ont aidé à sortir de chez elleux cel dont dont les entrées étaient effondrées. Iels ont déblayé les bâtiments encore debout et accueilli les habitant-es de ceux couchés.
A cheval sur leur vélo, chaque jour, certains d'entre iels cavalent jusque hors des villes pour ramener des choux, pommes de terres et poireaux.
Iels ont nettoyé un parc et graissé le tourniquet. Alors que le ciel luit à peine derrière le mur de nuages bruns, les enfants rient et crient et jouent soir et matin.
Ortie
8. Abandonnée
Elle parcourt la ville dans tous les sens, tous les lieux où elle est déjà passé avec Elleux. Elle à quitté sa maison il y a quelques jours pour se lancer à leur recherche. Elle ne les a pas vus depuis l'orage sans pluie.
Ce soir là elle s'est aventurée jusqu'au grand parc où iels allaient parfois voir des copains. L'odeur du parc a moins changé que celle des rues. Il y a beaucoup de monde, comme un jour de foire, plein de tentes colorés mais moins de bruit.
Elle s'approche d'un premier groupe pour les saluer et les interroger, les ont ils croisé-e-s récemment ?
Sofiane tends la main à la petite chienne, la laisse le renifler et lui carresse la tête. À son cou, le collier strassé indique "Princesse".
Ortie
7. Mutation
On aurait cru que du jour au lendemain tout aurait changé. Comment vivre dans les ruines et le deuil ?
Puis on s'est résignés à ce que ce soit globalement pareil, mais sans voir vraiment le jour, en respirant mal ou a travers des masques.
Peu a peu cependant, presque sans qu'on le remarque, le monde s'est transformé.
On a changé notre alimentation, on a changé nos trajets, on a changé de logement, on a changé de travail...
Même là où on est restés, sans quitter son quartier et tentant de sauver le plus gros de ses habitudes, on a changé. Les salles des fêtes ou les bars encore debout étaient ouverts tous les soirs, on y dansais, on y jouait ou applaudissait devant des spectacles improvisés. Certains respectaient même les thématiques du programme télé qui ne diffusait plus.
Des commerces inutiles étaient devenu des buanderies ou cuisines collectives, les réseaux alimentant les habitations survivantes ou réabilités étant parfois hors d'usage. Parfois des gangs les controlaient et réclamaient des contreparties à leur utilisation, la plupart libres d'accès, vivants et joyeux, parfois établis cachés de ces nouveaux tyrans avec l'électroménager que chacun avait amené.
On se rencontrais, on se mélangeait, on vivait ensemble et parfois le ciel brun, malgré les décombres et les absents nous parraissait moins terne.
Ortie
9. Explosions
Redouane avait pris son poste depuis quelques heures et déjà fait sa première ronde. Il regardait une série sur son téléphone quand il a senti la secousse. Immédiatement il a tout lâché, précipité lui même au sol. Il s'est assuré d'un coup d'œil aux moniteurs que l'entrepôt était toujours vide de vie et à pu voir des palettes chutées et des racks basculants, animés par la mise en mouvement de leurs charges.
Il a trouvé terriblement dur de se relever comme si l'air autour de lui pressait son corps à terre et c'est là qu'il a vu les lumières.
Dedans comme dehors c'était un chaos sonore. Il s'est évacué, seul occupant du bâtiment. De l'autre côté de la zone industrielle un bâtiment était en flammes. Des détonations provenait de cette direction. Soudain la boulangerie du lot voisin éclata en une boule de feu orange. Il se précipita au sol, mains par dessus la tête et n'entendant plus que le crépitement des flammes leva les yeux, son regard tombant avec apprehension sur les colonnes de vapeur blanches familières de la centrale voisine.
Ortie
11. Survivre
Le bâtiment était solidement construit et avait peu souffert.
Ses occupants étaient restés bien à l'abri des effondrements qui avaient fait tant de victimes ailleurs et seules quelques mauvaises chutes étaient à déplorer.
Les premiers temps.
Personne n'était venu prendre la relève et les gardiens s'inquiétaient de la situation de leurs familles. Ils s'étaient accordés d'y aller à tour de rôle mais beaucoup n'avaient jamais jugé nécessaire de revenir.
L'approvisionnement n'a plus jamais été fait.
Des compagnes, des frères, des mères se retrouvèrent sur la route qu'iels avaient parcouru souvent en bus. Ils retrouvèrent leurs proches émaciés mais vivant, partageant depuis des semaines les derniers stocks des cuisines, distributeurs et réserves cachés. Sans nouvelles du monde, ne sachant pas où chercher et quoi craindre, ils étaient presque tous restés même une fois leurs portes ouvertes. Subsistants dans l'espoir d'une telle procession. Craignant de se découvrir seuls aux monde, condamnés.
Ortie
10. Instinct
Dans les bois et les champs on a vu des nuées.
Des flots bruyants de pintades parcourant des sentiers.
Des terres piétinées et fertilisées par des troupeaux géants.
Des sous-bois labourés par des groins aux dents coupées.
Des barbellés ornés de pelottes de laine.
Des maraîchers défendant leur labeur face à des hordes de poules.
Des bassins de rétention animés de milliers de canards n'ayant jamais vu l'eau.
Des parades de dindes le long des nationales.
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