3. Ermite
C'est quand il a dû entamer son trajet bimestriel à la biocoop que Michel s'est rendu compte que quelque chose clochait.
Il y avait moins de monde sur les routes, pas de camion pour le frôler et certaines voitures étaient étrangement chargées.
Plus il approchais la ville et plus rien n'était comme avant.
Et en même temps rien n'avait changé.
La ville était toujours grise, l'air toujours puant et polué, les gens toujours affairés et fermés.
Circuler avec son vélo était facile sur certains axes, moins sur d'autres. Plus aucune voiture ni aucun bus ne traversais la ville mais les rues les plus touchées étaient encombrées de gravats. Des passages avaient été dégagés, créant un nouveau genre d'embouteillages de vélos, trottinettes, caddies, poussettes et brouettes neuves.
Les rayons de la biocoop étaient presque vide. Les légumes frais n'avaient pas été ravitaillés. Michel pris quelques épices et aides alimentaires qui lui coutèrent autant que son panier habituel.
Remonté sur son vélo il souris en pensant à son trajet retour qui s'annonçait facile si peu chargé. Se demandant aussi si tout serait rentré dans l'ordre pour sa prochaine visite où s'il devrait songer à la reporter de quelques semaines ; pour leur laisser du temps.