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- Embed this noticeJ’ai bien vu le message que l’infographie semble faire passer, mais dans la pratique elle est conçue de manière à donner l’impression inverse. Et vu la source, je ne suis pas sûr que ce soit accidentel ;)
Quelques éléments qui m’ont amené à douter de l’honnêteté de celle-ci :
- Sur la première illustration, le personnage à 2 tonnes d’émissions est un peu plus petit que celui à 10,8 tonnes, et pas 5 fois plus petit comme il devrait l’être. Ça donne l’impression qu’on ne demande pas un gros changement.
- Les valeurs mises en avant dans les bandeaux des deux catégories : "entre 20 % et 45 %" pour les activités individuelles, "entre 35 % et 60 %" pour la transformation de l’État et des entreprises. Ces valeurs ne donnent pas du tout l’impression de ¼ et ¾, mais plutôt d’une quasi-équivalence entre les deux.
- Les actions individuelles occupent beaucoup plus d’espace visuel, comme si elles étaient beaucoup plus importantes que les actions collectives.
- Des 12 actions individuelles présentées, un tiers appellent directement à de nouveaux achats. Comme si pour sortir de la catastrophe dans laquelle nous a jeté le productivisme effréné la meilleure solution était de produire encore plus.
- Ces actions individuelles partent du principe que nous possédons notre logement et une voiture, remplaçons régulièrement notre équipement électro-ménager et prenons l’avion. On parle là de quelqu’un touchant bien plus que le revenu médian.
- Les actions présentées concernent clairement des urbains, à la campagne on a beaucoup moins le choix de faire ses trajets en vélo ou d’acheter local (assez ironiquement pour ce second point).
- Le graphe des actions collectives utilise des couleurs qui se mélangent qui en rendent la lecture difficile, et ne liste que les actions de l’État et des entreprises qui bénéficient directement à tout le monde. Absolument aucune mention n’est faite de tout ce qui est produit juste pour être détruit ensuite, ou des gouffres écologiques que sont les activités des plus riches comme le tourisme.
Cette infographie part de la base que les actions individuelles représenteraient un quart des causes de la catastrophe écologique en cause (ce qui mérite déjà d’être très fortement discuté), pour ensuite essayer de nous embrouiller de manière à nous laisser croire que ce sont pourtant ces activités individuelles qui sont les plus importantes pour sortir de là.
En bref, je suis sorti de cette lecture avec la fâcheuse impression de me faire manipuler par des capitalistes essayant de détourner la responsabilité de la situation actuelle. Ce n’est qu’ensuite que j’ai vérifié la source, ce qui a confirmé mes soupçons.
CC: @lanodan@queer.hacktivis.me