Le mot imbittable du jour et qui fait ma joie
VYOMANAUTE
(Astronautique)
(Presque aussi rare qu'une vache sacrée sur Mars – ou n’importe quelle vache, vu que Musk n’a toujours pas posé le pied là-bas.)
Astronaute indien participant à un programme spatial indien.
Quasi-synonymes :
- Astronaute (quand la fusée parle anglais avec un accent texan juste avant de se crasher dans le Pacifique, parce que la gravité, ça ne se vire pas comme un programme d’aide aux minorités.)
- Cosmonaute (quand elle chante Kalinka à l’allumage et que l’atterrissage implique une steppe stérile du Kazakhstan.)
- Spationaute (quand elle décolle avec un accent baguette-camembert et revient de mission en racontant à la presse que c’était "une expérience formidable et une leçon de vie".)
- Taïkonaute (quand elle est financée par une start-up d’État et assemblée avec des pièces détachées sous-traitées à Taïwan.)
Autrefois, cette diversité de termes permettait de distinguer l’ami de l’ennemi en pleine Guerre froide : savoir si le type en scaphandre qui flottait à 400 km d’altitude parlait russe ou anglais pouvait avoir son importance stratégique. Aujourd’hui, la distinction est... de plus en plus... bizarre.
Histoire :
En 2010, l'Organisation indienne pour la recherche spatiale (ISRO) annonce son intention d'envoyer un équipage à bord du vaisseau Gaganyaan .
(Spoiler : ils finalisent les tests en ce moment même.)
Une question cruciale surgit alors : quel mot indien pour désigner ces futurs explorateurs de l’espace ?
C’est ainsi que nait vyomanaute, du sanskrit व्योम (vyoma, « ciel »). Autre option : gagannaute, issu de गगन (gagan, autre mot pour « ciel ».
Et là, COMME D’HABITUDE, comme pour taïkonaute, les Haut Gardiens Autoproclamés de la langue française surgissent, furibards à l’idée de devoir mémoriser un mot supplémentaire.
"Mais pourquoi inventer de nouveaux termes alors que tout le monde comprend "astronaute" ?!"
Les mêmes usuals suspects :
ceux qui paniquent à la moindre mise à jour lexicale, qui ont levé les boucliers contre cheffe et qui continuent de serrer les dents à s’en faire péter les prémolaires à chaque iel croisé sur Internet ou ailleurs, et dont le cerveau est programmé pour crasher à la plus faiblarde tentative de s’éloigner de la norme occidentale.
Admirables défenseurs du patrimoine linguistique sélectifs, qui ne rechignent pourtant pas à dire week-end, marketing et deadline.
(Pardon, je m’énerve)
Car à la fin des fins, que ce soit un vyomanaute, un gagannaute ou un astronaute qui discute avec le Major Tom, l’essentiel réside en ce qu’il ou elle évite de finir* en CARNOCARBONAUTE.
(Matière organique cuite et dispersée dans l’atmosphère).
Sauf EM.
(non Musk, pas Macron)