"Les ouvriers se souviennent encore des réunions de présentation du plan annuel. Toutes et tous l’assurent : chaque année, on les plantait devant des cartes et des graphiques en leur reprochant d’être moins « compétitifs » que les Michelin d’Italie ou de Pologne. « Ils nous disaient : il faut réduire les dépenses, il faut travailler plus, il faut être compétitifs, se souvient Michel*, qui a passé quinze ans dans l’entreprise (son père y est resté trente ans). Mais moi, je travaillais déjà au maximum. À part faire notre boulot, je ne vois pas ce qu’on pouvait faire de plus. » "