16 - flamboyance
Lorsqu’on s’est enfin décidée à quitter la vieille bâtisse, on n’a pas pu se retenir. Il fallait une dernière action, quelque chose qui libérerait réellement la parole accumulée dans ces lieux. On a récupéré toute la rage qu’on a pu, toute la paperasse confidentielle qu’il restait, mis les meubles en morceaux quand ils n’étaient pas fixés au sol. On a ramassé les branches et les mégots dans la cour et, puisqu’il fallait choisir une pièce, on a foutu tout ça dans celle des thérapies de groupe. On aurait voulu jeter le briquet comme dans les films, mais c’était un bic, alors c’était un peu moins bien.
Elle était là, la joie. Dans un grand feu. Bon, pas longtemps, parce que la pierre ça brûle pas terrible. Mais flamboyante un instant. Et puis on a pris la route.