8 – Croquette
Cinq… quatre… trois… deux… un… La dégringolade métallique signe la chute de la croquette quotidienne. Une boule de farines de céréales agglutinée par des protéines et quelques vitamines, le minimum nécessaire pour me tenir en vie. C’est l’une des trois distractions de la journée. Les deux autres étant la purge des latrines et l’extinction des lumières pour figurer le passage des jours. Le reste du temps, je ne fais que marcher, sauter, faire des étirements et me parler à moi-même.
Une expérience de Schrödinger, m’avait-on dit. Mais une version perverse ; j’en suis le sujet, et j’ignore moi-même si je suis encore vivant.