Le 21 février 1907, une foule se presse sous une pluie battante devant le 94, rue Amelot dans le XIe arrondissement pour voir les deux premières cochères parisiennes s’élancer. Honnies ou célébrées avant d’être oubliées, ces pionnières constituent le point de départ de l’enquête de Juliette Rennes sur le travail de rue à la Belle Époque. Dans un Paris en pleine transformation qui loue la consommation et s’ouvre au tourisme, les activités sur la voie publique, de la vente ambulante au transport en passant par les arts forains, sont présentées sous un angle pittoresque par la presse, les éditeurs de cartes postales et des auteurs en vue. Riche de plus de 180 illustrations, ce livre confronte les représentations des métiers de rue, souvent fantasmées, aux expériences des travailleuses et travailleurs. Les sources mobilisées, allant de la culture visuelle aux statistiques publiques, des archives policières aux reportages de presse et aux récits de soi, rendent alors saillantes les formes variées et inégalitaires d’usages de la rue et de visibilité selon les positions de classe, de genre et d’âge. Cette ethnographie historique offre ainsi des ressources précieuses pour comprendre les reconfigurations de l’espace urbain contemporain et ses futurs possibles. Le commander en librairie Découvrir un extrait du livre Sommaire Introduction Chapitre 1. De l’expérience de la rue à l’invention du Paris pittoresque Chapitre 2. La rue au travail, un espace dominé par les hommes Chapitre 3. Parcours de femmes en territoire masculin Chapitre 4. Des quatre-saisons au chiffonnage, les travailleuses des secteurs mixtes Chapitre 5. Capter et déjouer l’attention : les arts du racolage Chapitre 6. Métiers de rue, métiers de jeunes ? Chapitre 7. Sous l’œil des suiveurs Chapitre 8. « Paris féministe » ? Épilogue. « Éclaireuses » sorties de l’ombre Notes Bibliographie Remerciements