C'était il y a bientôt trente ans. Je lisais Gros textes, la revue Silence, je plongeais dans Ya basta, Toni Negri, les publications d'Attac, d'Amnesty ou de l’ACAT. On dansait sur La bête, de Zebda (il est dangereux il a toutes les dents pointues…), on pogotait avec Lofo et on hurlait avec les Bérus à chaque élection. Je militais à Ras l’front, qui publiait La résistible ascension du F. Haine, une affiche déchirée de #JMLP, la déjà vieille ordure, en couverture (décoller/recouvrir des affiches était une de mes principales activités à Ras l’front –on a les combats qu'on peut). Ce soir, j'aurais bien envie de me réjouir, si n'était le douloureux sentiment qu'on n'a rien gagné et qu'on a plutôt beaucoup perdu. Que tout reste encore à faire.