Cet article relie les idées du capitalisme de surveillance et de ce que Jeff Pooley a décrit comme l'édition de surveillance à celle de l'économie de la citation.
Quelques entreprises qui dominent l'édition académique ont été en mesure de capturer et d'utiliser la plus-value créée tout au long du cycle de vie de l'édition. Cette extraction — de travail académique, de données, d'informations — est réinvestie dans leurs produits brevetés d'analyse de données. C'est à la fois littéralement, car les données collectées par l'édition peuvent être incorporées dans des algorithmes d'analyse de données, et financièrement, car les marges bénéficiaires de ces branches d'édition académique sont étonnamment élevées. De manière cruciale, ces bénéfices ont été utilisés pour élargir les portefeuilles de services de données extractives de ces sociétés dans tous les secteurs, à mesure que les éditeurs académiques passent de vendeurs d'informations aux courtiers en données axés sur la technologie. En fournissant leur travail directement (en tant que rédactrices.teurs, réviseur.e.s, etc.) ou indirectement (en tant qu'auteur.e.s) à ces entreprises, les chercheuses.eurs sont complices de la collecte et de l'analyse de données utilisées pour tout et par tous, des agences publicitaires aux forces de l'ordre. Ces données sont revendues aux universités qui les utilisent pour évaluer et surveiller les pratiques de publication de leurs employé.e.s, en utilisant des mesures et des méthodes brevetés qui ne correspondent pas aux principes de la liberté académique.
Cet article donne un aperçu de ce paysage, concluant par des implications et des recommandations pour les universitaires et les bibliothécaires qui y sont piégé.e.s. Il comprend également un mini-zine que nous prévoyons distribuer pour aider à contextualiser les rôles des universitaires dans l'économie de la citation et les implications éthiques de leur travail.