@louisderrac Le tableau en https://louisderrac.com/heberger-son-contenu-ou-dependre-dune-plateforme-fermee-quelle-difference/ est bien mais pourrait quand même être un peu nuancé. Par exemple, un compte fédivers (sauf si on gère sa propre instance) peut être fermé par « Un·e modérateur·ice de mauvaise humeur ». Un site auto-hébergé peut perdre son nom de domaine pour diverses raisons (la probabilité que ça arrive dépend beaucoup du registre et du BE).
@benjaminbellamy@louisderrac@Eldeberen Je ne pense pas que ce soit une bonne comparaison : il n'y a pas censure quand un individu décide de ne pas lire tel ou tel texte. Là, on parle d'un admin qui décide pour ses utilisateurs (en général sans les informer). Sans compter les pressions exercées sur les autres admins, communes dans le fédivers (« si vous ne bloquez pas l'instance Y, vous êtes un nazi ». Ou les campagnes de harcèlement contre Fedilab pour lui imposer la censure.
@benjaminbellamy@louisderrac@Eldeberen Ça a ses limites : il y a déjà eu des safistes qui appelaient à bloquer toutes les instances qui avaient un utilisateur qu'ils n'aimaient pas.
@louisderrac@Eldeberen@bortzmeyer En outre, chez les Gafams, t'as pas de liberté : quand t'es bloqué, t'as plus qu'à aller planter des poireaux. Dans un système fédéré, libre et ouvert, tu peux changer d'instance puis d'auto-héberger. Au bout du bout, aucun modérateur de mauvais poil ne peut te museler de manière définitive.
@Eldeberen@bortzmeyer Ok, je comprends le truc. En fait à la base, moi je faisais une comparaison entre "votre site web", et une plateforme fermée. L'idée de web ouvert vs web fermé est venue par la suite, via @benjaminbellamy. Est-ce que dans ce cas, la comparaison un peu brute (et forcément simpliste) vous convient mieux ?
@bortzmeyer@louisderrac La fermeture de la plateforme, c’est quand même un truc qui arrive 100× plus souvent sur le Fédiverse que dans la Big Tech… Et vu la galère que c’est de changer d’instance sans pertes, je trouve ça foireux de le mettre coté web fermé et pas web ouvert.
@bortzmeyer@aeris@totoy C'est tout à fait mon point. Je suis un vulgarisateur, donc je raccourcis souvent en prenant un modèle de menace du citoyen « lambda », pas du cryp-hacker ou du dissident risquant sa vie dans un pays censuré.
@aeris@totoy@louisderrac Attention quand même. Je suis bien d'accord avec l'idée qu'il faut analyser le modèle de menace d'abord. mais, justement, tout le monde n'est pas un dissident risquant sa liberté ou sa vie. Prenons ce scénario : une youtubeuse parle de règles et se fait shadowbanner par l'algorithme de Google. Là, un auto-hébergement aurait été pertinent.
@totoy@social.bim.land@bortzmeyer@mastodon.gougere.fr@louisderrac@framapiaf.org Si tu es un dissident : - Si tu es en Iran : GMail, et ni Proton ni self-host - Si tu es en France : Proton, Gmail éventuellement, pas de self-host - Si tu es en Chine : pas de mail tout court, sinon Gmail plus que Proton et toujours pas de self-host
@totoy@social.bim.land@bortzmeyer@mastodon.gougere.fr@louisderrac@framapiaf.org Et surtout : les iraniens ne peuvent pas bloquer gmail sans striker aussi des boîtes bien legit de chez eux. Et ne peuvent pas discriminer un mail envoyé par un dissident d’un mail envoyé par une entreprise banal ou d’un gus qui envoie des recettes de pizza à sa frangine.
@totoy@social.bim.land@bortzmeyer@mastodon.gougere.fr@louisderrac@framapiaf.org Il sera beaucoup plus safe d’avoir une connexion vers gmail noyée dans la masse et avec peu de collaboration à attendre de Google envers l’Iran (ils n’ont même pas le droit d’avoir de relations commerciales ou diplomatiques avec ce pays depuis 1995) qu’avec du protonmail red flag instant…
@aeris@bortzmeyer@louisderrac pour le coup je dirais plutôt protonmail que gmail car Google a déjà accepter ce que des régimes autoritaire lui ont demandé de faire quand protonmail a fait le minimum ...
@bortzmeyer@mastodon.gougere.fr@louisderrac@framapiaf.org Oui tout à fait. Si tu es féministe iranienne, juste la 1ère chose à faire est plutôt d’ouvrir un compte Gmail que d’auto-héberger un blog dissident… Y’en a un qui te protégera de la peine de mort, et certainement l’autre qui t’y conduira…
@aeris@louisderrac Disons surtout que ça dépend de la personne et de son modèle de menaces. Les risques (et les solutions) ne sont pas les mêmes si on est féministe iranienne, informaticien français membre du Parti Pirate, lanceur d'alerte dans une grosse boite étatsunienne, etc. Il faut à chaque fois réfléchir à sa situation propre avant de décider sur le meilleur hébergement.
@louisderrac@framapiaf.org@bortzmeyer@mastodon.gougere.fr Les « CGU » existent aussi pour les trucs auto-hébergés et sont dictées par ton pays d’origine tout pareil. Le RGPD, DSA/DMA et j’en passe s’appliquent AUSSI à toi en étant tout seul. Et tout le monde feint de l’oublier. Les intérêts économiques & cie sont aussi là y compris dans le libre. Le fediverse a été une belle preuve du truc, avec des softs abandonnés sans possibilité/motivation de reprise derrière (et on rappelle que la loi interdit l’opération de service plus maintenus, cf point au-dessus). Très dépendant aussi de ton gouvernement même à la maison. Tu risques même beaucoup plus à héberger un truc « illicite » à la maison que sur une grosse plateforme (j’ai déjà vu mes disques durs saisis par les flics… une grosse plateforme aurait juste refuser l’exécution du mandat)