On the road (bon, en fait, dans le métro) vers des terres lointaines et sauvages (la banlieue) pour la Journée du Conseil Scientifique de l'Afnic. « Repousser les limites de l'Internet » La première conférence va vous étonner.
@bortzmeyer Je propose que les navigateurs chargent que par tranche de 256Ko (chiffre rond), et il faut cliquer pour la suite. Très vite les sites vont devenir légers. Fini les pages de 20Mo qu'on voit si souvent.
On débute avec Catherine Letondal sur la conception d'un navigateur Web post-effondrement. « Résilience ou sobriété ? Exploration des interactions pour un navigateur Web résilient à un Internet dégradé »
@mageekguy Ne soyons pas binaires : entre la civilisation que nous avons maintenant, avec de l'Internet partout et tout le temps, et le retour au feu dans les cavernes, il y a plein d'autres possibilités.
@bortzmeyer mmmmm c'est valable également pour les serveurs ? Et après, de toute façon, je pense qu’en cas d'effondrement de cette nature, avec ce type d'impact, nous aurons autre chose à faire que d'aller sur le Net, comme par exemple trouver à bouffer ou cultiver la bouffe (ben oui, avec 2 h d'électricité par jour, la chaîne du froid n'existera plus…).
Déjà, il faudra s'adapter à l'intermittence (courant électrique seulement de 10 h à 12 h, par exemple). Comment présenter cela à l'utilisateur ? Quelle IHM pour l'asynchronisme ?
Le projet est un projet d'#IHM (Interaction Homme Machine). Point de départ : tout s'est effondré (moins de métaux, moins de machines, moins d'électricité, moins de câbles). Il faut faire avec. Comment repenser la navigation Web ?
@bortzmeyer j'ai tendance à être réaliste dans ce genre d'exercice : croire qu'il y aura un effondrement qui permettra de conserver certaines choses du monde d'aujourd'hui me semble très utopique. Les besoins de base vont être les premiers impactés (eau, nourriture) par le manque d'énergie. À partir de là, ils seront privilégiés puisqu'indispensables à la survie. De mon point de vue, je ne suis pas binaire, je suis logique et réaliste. Et je peux comprendre que ça peut piquer.
@bortzmeyer j'ajoute que dans le contexte décrit, le recours à la radio pour les communications me semble bien plus pertinent que le développement d'un client adapté pour aller sur le net. Ça consomme peu, ne nécessite pas d'infrastructures physique énormes et dévoreuse d'énergie et de ressources…
C'est un projet d'#IHM donc exploration papier des interfaces possibles. C'est du remue-méninges, rien n'est décidé.
Hyperliens colorés en fonction de leur impact environnemental ? Rendre plus difficile le clic sur un lien en fonction de cet impact ? Stocker les liens dans une « salle d'attente » (navigation asynchrone comme dans une bibliothèque physique où il faut parfois attendre) ?
@bortzmeyer Enfin on sait bien que le nombre de routeurs et leur puissance dépend du nombre de personne qui regardent Nexflix en 4K à l'instant T. Donc regarder une vidéo influence la consommation de l'infra réseau
Mesurer la consommation effective (pas celle de la datahseet) des routeurs et autres équipements réseau et mettre cela dans une base publique (genre OpenFoodFacts) https://networkpowerzoo.ethz.ch/
Projet de mesures décentralisées (« Le RIPE Atlas de la consommation électrique du réseau »)
Comment réduire la consommation d'un routeur ? Eteindre un laser au bout de N secondes d'inactivité n'est pas réaliste car il faut trop de temps pour le rallumer lorsque les paquets arrivent.
Mais on peut éteindre certains liens si le trafic passe ailleurs, pendant les heures creuses. Il faut que les protocoles de routage suivent.
J'apprends qu'il y a deux projets chinois de méga-constellations de satellites (type Starlink, avec juste un peu moins de satellites mais un spectre de fréquences plus large, demandé à l'UIT)
L'UIT allioue les .fréquences en premier-arrivé-premier-servi donc, si vous vouliez des fréquences, c'est trop tard, étatsuniens et chinois ont tout pris.
«·Accès universel à l’Internet haut débit : Enjeux technologiques et géopolitiques autour des méga constellations de satellites » par Hugues Favin-Lévêque
Je ne sais pas si je peux en parler, il y a un NDA corporate sur les slides. (Mais en gris très clair sur fond blanc.)
L'Ukraine est partagée, entre volonté de contrôler le réseau (et de se protéger des attaques russes) tout en adhérant aux valeurs d'ouverture de l'Internet et de démocratie. Les différentes agences et acteurs ukrainiens sont loin d'être d'accord. Et la société civile critique la censure, même des contenus russes (« pas question de faire comme les Russes »).