#Writever jour 13 : Aiguilleur "Vous me connaissez ? - Bien entendu, Robert, tout le monde vous connaît ici." La machine avait l'apparence d'un humain au genre indéterminé, à la peau métallique. Un casque coiffait sa tête bizarre. "J'ai l'honneur de remplir la fonction d'aiguilleur pour les voyages temporels, et vous êtes le voyageur temporel par excellence. C'est grâce à vous que j'existe. J'ai donc un certain plaisir à vous délivrer ce message : Il faut suivre la musique jusqu'à la foule la plus grande, et tout se passera comme prévu. Bonne chance."
#Writever jour 12 : A travers temps Une intuition lui souffla qu'il n'avait pas atterri à la bonne époque. Peu importait, l'erreur serait facile à rectifier. A partir de cet espace à la croisée des dimensions, il se lança une nouvelle fois dans un voyage à travers temps. A l'arrivée, de nouvelles lumières et de nouveaux sons frappèrent ses sens encore neufs. Il eut à peine le temps de se demander ce que penseraient les nomades de sa disparition, quand son attention fut attirée par autre chose. Des machines l'entouraient et l'une lui faisait signe.
#Writever jour 11 : Bios Il vérifia que personne ne le regardait car il n'était pas certain de la manière dont les humains percevraient son transfert. Chronolithe en mains, il parcourut tous les temps et tous les mondes à la fois. Quelque part attendait un immense organisme qui était aussi un immense ordinateur. Robert était à la fois son créateur et une partie intégrante de son BiOS. Il en connaissait et ignorait les données tout à la fois, et elles constituaient son guide et le but de son voyage. Tout restait possible tant qu'il n'avait rien décidé.
#Writever jour 9 : Perséides La première nuit, il décida de se mettre à l'écart. Il n'était pas certain d'avoir besoin de dormir de toute façon. La nuit était sans nuages. Quelque part dans une roulotte, quelqu'un jouait un air de guitare qui le fit retourner dans ses rêveries. C'était l'été et une pluie d'étincelles passa dans le ciel nocturne. Les Perséides, comme on les appelait ici. Pour lui, des grains d'espace lointain tombés sur Terre comme lui, mais qui avaient eu moins de chance à l'arrivée, brûlés et réduits en poussière avant d'atterrir.
#Writever jour 10 : Vice versa Il entendit un bruit et se retourna. Il n'était cependant pas surpris de se voir lui-même arriver. "Je sais qu'un élément ne devrait pas connaître sa position dans un autre temps, mais il me semble nécessaire de m'avertir afin que je le sache déjà. Je vais devoir voyager dans le temps, et surtout garder mon chronolithe toujours à portée. Les humains ont besoin que je leur donne de l'espoir, cette quête est difficile mais pas si désespérée, à condition que j'en aie aussi." Il hocha la tête en même temps. "Et vice versa."
#Writever jour 8 : Affinités Il se mit à parler avec eux, les invitant doucement à en dire plus sur eux, l'esprit ouvert comme pouvait l'être celui d'un être encore quasi-vierge de connaissances sur l'humanité. Passée leur première surprise, les nomades apprécièrent d'être écoutés, affirmant que cela ne leur arrivait pas souvent. Ils répondirent à toutes ses questions, et se trouvèrent des affinités avec cet inconnu qui avait vraiment l'air de venir de très loin. Ils lui proposèrent de faire un petit bout de chemin avec eux jusqu'à la prochaine ville.
#Writever jour 7 : Darwinia Il se couvrit des étoffes en se référant à la manière dont les locaux portaient les leurs. Il n'était pas certain de la manière dont elles étaient apparues, mais il savait que cette question se résoudrait d'elle-même plus tard. Même couvert, il sentit que les nomades se méfiaient toujours de lui. Il décida de désamorcer leur hostilité en se présentant. "Je m'appelle Robert." Cela sonnait bien. "OK, Robert, et vous sortez d'où ?" Il répondit naturellement : "De Darwinia. C'est assez loin d'ici." Ils le croyaient sans problème.
#Writever jour 6 : Fils du vent Après avoir parcouru quelques kilomètres, il aperçut un campement de nomades. Des fils du vent, comme ils s'appelaient dans leurs pensées. Quand ils le virent, ils se mirent à crier, à rire bizarrement, et à faire rentrer leurs femmes dans leurs roulottes. Il comprit soudain qu'ils portaient des étoffes sur eux, et pas lui, ce qui devait être à leurs yeux un impair. Il tourna la tête et un tas d'étoffes apparut. Souriant, il fit signe aux fils du vent qu'il allait résoudre le petit problème qu'ils lui faisaient remarquer.
#Writever jour 5 : Chronolithe Il atterrit enfin sur la planète, avec toutes les apparences d'un humain, et après avoir brouillé les pensées de tous les êtres à des kilomètres à la ronde pour que nul ne puisse témoigner de la présence d'un homme descendu tout droit du ciel. Seul un objet dans sa main était en décalage total avec ce monde : un cristal de chronolithe, qu'il venait de fabriquer afin de garder la possibilité de se translater dans l'espace-temps s'il en éprouvait le besoin. Sous une forme matérielle, le chronolithe était plus pratique.
#Writever jour 4 : Hypothétique Il était en vue de l'endroit qu'il cherchait. Cela s'appelait une planète, ou la Terre, qui tournait autour de plusieurs autres planètes autour d'un soleil. Il avait pris l'apparence d'un humain, un habitant de cette Terre. Ni trop jeune ni trop vieux, ni trop beau ni trop laid, du moins l'espérait-il. Il contemplait la planète depuis l'espace sans que cela ne lui pose de problème, cette forme n'était qu'hypothétique, il pouvait encore changer d'apparence à tout moment. Il souriait. Tout cela lui plaisait.
#Writever jour 3 : Vortex L'être quantique cherchait l'origine de ces sons et de ces mots qui avaient réussi à l'atteindre. Étrangement, ils provenaient d'un plan où les lois quantiques ne semblaient pas s'appliquer. S'il voulait s'approcher pour en savoir plus, il allait devoir s'adapter. Cela tombait bien, s'adapter était sa spécialité. En tout cas, il venait d'en décider ainsi. Et pour le prouver, il créa un vortex et s'y engouffra aussitôt, traversant les dimensions et se remodelant avant de réapparaître sous une autre forme.
#Writever jour 2 : Spin Pendant ce temps - ou peut-être pas du tout, le temps est une dimension difficile à maîtriser - un être quantique évoluait parmi les particules infinies. Il se délectait du spectacle des quarks de toutes sortes, du spectacle de son propre spin quantique. Il y pensait sans vraiment y penser, quand quelque chose venu de très loin le frappa. Des sons, des mots se formèrent dans son esprit. "You spin me right round baby, right round, like a record baby..." Et il se mit à rire. Et il eut envie d'en savoir plus.
#Writever jour 1 : Robert Dans la frénésie du début du concert, le moindre "salut, ça va ?" du chanteur déclenchait une ovation hystérique. Après avoir déclaré à quel point ils étaient contents d'être là, il ajouta : "Et Robert, est-ce qu'il est là ?" Nouvelle vague de cris de joie, mais beaucoup se demandèrent qui était ce Robert. Pourtant, au fond d'eux-mêmes, les gens avaient l'impression de connaître Robert, sans le connaître, comme s'il était dans leurs vies et loin de leurs vies à la fois.
@HebdoCubes "Vous me faites marrer, les amateurs qui ont vu trois vidéos sur Internet et qui croient qu'au premier coup de pelle, ils vont déterrer un trésor. Allez donc jouer ailleurs et laissez bosser les pros !" Quelques minutes plus tard, l'amateur déterrait un casque viking en parfait état. Et quelques heures plus tard, une porte des étoiles enterrée quelques millénaires plus tôt par les Asgards.
@HebdoCubes Une trombe marine emporta tout un banc de homards, et en continuant son chemin, elle se transforma en tornade, avant de se disperser et de lâcher son contenu à l'orée d'une forêt de sapins. Un artiste soi-disant d'avant-garde fut le premier à découvrir le phénomène, et le fit passer pour sa propre performance dénonçant les fêtes de Noël. Voir les homards accrochés aux sapins par leurs pinces en juillet laissait cependant planer un doute.
#writever 30 La directrice consacra toute la fin de son exposé à la reconstitution des projets de l'humain dont ils avaient découvert la tombe. Comment il avait tenté d'avertir les siens du futur en défiant le temps et la disparition de leur technologie, et comment il avait été ignoré. Elle fit un lien évident avec la situation de son propre peuple. C'était une chose qu'elle leur devait, ainsi qu'à cet humain. Son message devait être entendu, et si ce n'était plus par les humains, ce devait être par les sauriens, afin qu'au moins un peuple soit sauvé.
Voilà ! C'est la fin de ce #writever. Je remercie les personnes qui l'ont suivi et qui, peut-être sans le savoir, m'ont donné la motivation pour le poursuivre jusqu'au bout. Si vous avez aimé ce que vous avez lu, sachez que j'ai pas mal d'autres textes à mon actif, ça va des micronouvelles au roman et il y en a un peu pour tous les goûts : https://www.atramenta.net/authors/claire-billaud/24166/publications/