Ben ouais, selon votre raisonnement, d’une part il n’y aurait plus de problème de confiance des autres actionnaires (c’est pas Arnault qui vend, c’est l’Etat qui a des actions LVMH et peut les garder ou les vendre, mais s’il les vend, il n’est pas le patron qui fuit sa boîte)
Et surtout d’autre part, Arnault perdrait alors pas grand chose, puisque “ses actions ne valent pas ce qu’elles valent”. Donc c’est pas de l’argent qui va lui manquer… Non ?
(Non, évidemment pas. Parce qu'une action a une valeur, celle du marché.)
Bref, on le voit bien, dire qu’une action n’a pas sa valeur tant qu’elle n’est pas vendue, et donc que les riches ne sont pas riches, c’est idiot. Il serait temps d’arrêter.
Pour terminer, je vais le redire : j’ai dû avoir 500 réponses “ses actions c’est pas du cash et s’il vend ça s’effondre”. C’est assez navrant de voir tant de gens répéter avec tant d’aplomb quelque chose de si faux. Quelqu’un m’a envoyé ça, et c’est complètement ça. https://t.co/1yarQxd2Is
Réduire de moitié la consommation actuelle de viande en France permettrait d'atteindre les objectifs climatiques du pays, d'après le Réseau Action Climat et la Société française de nutrition. Mais comme Macron préfère les lobbys de la viande à la planète, on a ça : https://t.co/o2ing7YMOI
La Constitution n’est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux… Vraiment ? L’histoire enseigne que c’est faux, juridiquement et philosophiquement. ⤵️ https://t.co/zSMFX01FX5
Les gens qui, comme Larcher, pensent ça, expliquent qu’une constitution, ça “constitue” les institutions du pays, c’est l’acte de naissance et les règles des pouvoirs publics, et ce n’est que ça. (Par pure coïncidence, c’est souvent les mêmes qui veulent réduire les droits…)
Ils se basent notamment sur la racine du mot, constituere, qui signifie établir, décider, fixer. Sauf qu’on va voir qu’on peut décider de bien d’autres choses que juste les institutions. Donc, expliquons pourquoi c’est faux :
C’est avant tout faux philosophiquement. Chaque bouquin d’histoire constitutionnelle commence par une introduction historique, qui raconte invariablement trois choses.
La première chose, c’est l’évocation des lois fondamentales du royaume de France, comme une forme de "proto-constitution", de "constitution avant l'heure" dans le sens où c’était les seules règles que le roi ne pouvait ni violer ni modifier.
(Par exemple, quand Louis XIV fait légitimer ses enfants naturels, le Parlement de Paris casse son testament : le roi, même le roi soleil, ne peut pas décider de qui peut accéder à la couronne.)
La seconde chose qui est ajoutée à peu près immédiatement par les bouquins d'histoire constitutionnelle, c’est que malgré l'apparente similarité, en vérité, on ne peut pas comparer les lois fondamentales à une constitution.
Déjà parce qu’elles ne contenaient rien d’autre que les règles de passation du pouvoir, et pas les règles d’organisation de la société elle-même ou de ses institutions.
Dans ces matières, le pouvoir royal était absolu (en principe, en pratique c’est évidemment toujours une question de rapport de force), et justement, on va le voir, ça va jouer un sacré rôle sur la question "catalogue de droits".
Ensuite parce que les lois fondamentales étaient certes + ou - écrites, mais bon, à une époque où https://t.co/VPPrKrjhdC n’existe pas, on planque et on ressort les grimoires comme ça arrange, de telle sorte que dans les faits, les lois fondamentales étaient largement coutumières
Ce que ça signifie en pratique, c’est que des juristes (on disait des légistes) ont été utilisés pour apporter toute sorte d'arguments ("le royaume des lys ne tombe pas en quenouille"...) pour les modifier en fonction de l'opportunité du moment.
(Par exemple, l’explicitation de la règle de la catholicité du roi lors de la succession d’Henri III à Henri IV, résulte juste du constat que le roi a toujours été catholique jusque là, pas d’une règle écrite.
Et ça n’aurait peut-être jamais été un critère si un protestant avait hérité de la couronne à un moment où la question religieuse n'était pas du tout un sujet, c'est à dire en dehors des guerres de religion : on avait notamment peur qu'il venge la Saint Barthélemy et le reste.
D’ailleurs, la cassation du testament de Louis XIV n’est pas très différente : le Parlement de Paris le casse parce que l’un des héritiers légitimes de Louis XIV - candidat à la régence contre un des enfants illégitimes… - a promis aux parlementaires de leur redonner du pouvoir)
@Malopedia sur twitter. Je passe parfois ici, mais c'est essentiellement du repost automatique de mes tweets.Economie, droit, histoire, politique.Moins bien en vrai. Froisse des ministres.Tel le CICE, mes tweets n'engagent personne.Plus : http://linktr.ee/malauss